Soleils, 2015

 

Marjolaine Pigeon, Soleil XVI, 2015

 

Le soleil jaune, aussi lumineux que le fin crâne rayonnant, matrice originelle, première palpitation d’un être.

Le soleil vert à faire grandir le jour si vaste qu’il fusionne à s’y perdre.

Le rayon vert épandu, d’une modulation de vert et de rose telle que l’on ne sait si elle nous vient de Masaccio ou du Véronese de l’orgue de Saint Alvize, aux vibrations si infimes qu’elles ouvrent un chant infini.

Sur le Pont Royal le soleil blanc cerclé d’un blanc au delà du blanc, tel qu’il  traverse et vient au devant des branches des arbres froids.

Le soleil rouge sur le Pont-Neuf, le Bengladesh d’ici venant au-dedans.

Du soleil reste la lumière où l’on se fond, comme si nous venions d’une graine de soleil qui éclate, s’épand, se dilate dans l’espace.

Du soleil, Marjolaine Pigeon peint le germe, l’instant jubilant de lumière d’un regard intérieur. Elle transmet une lumière qui peu à peu vient en nous. Une peinture infiniment subtile du peu, du plein, du soleil bleu du ciel. La couleur arrache la paix.

Jeanne Gatard

 

Marjolaine Pigeon, Soleil IV, 2015

Soleils VI, encres sur papier, 2015

Soleils, encre sur papier, plus ou moins 29 x 31 cm, 2015